L’attractivité et la compétitivité des territoires. 

La RIACT 2021 a porté sur la notion d’attractivité occupant aujourd’hui une place de plus en plus grandissante au sein des débats scientifiques. En effet, le débat autour d’une question incontournable à l’évaluation de la performance et de la dynamique territoriale et d’un enjeu clé pour les collectivités territoriales, nous a interpellés en tant qu’enseignants-chercheurs de l’UC3, et nous a conduits à mener une réflexion sur les pays bordant le bassin Méditerranéen en l’occurrence l’Algérie, appelée à créer les conditions d’attractivité et de compétitivité de ses territoires.

S’inscrire dans une stratégie d’attractivité et de compétitivité du territoire était l’objectif principal que s’est fixée la « RIACT 2021 ». Cela a supposé de déterminer les indicateurs d’attractivité et de compétitivité d’un territoire ; d’élaborer un diagnostic territorial exposant les potentiels d’un territoire et la façon dont ces potentialités sont mobilisées pour construire l’image de marque de ce dernier ;  de  s’interroger sur les conditions ainsi que les mécanismes à mettre en place pour réussir une stratégie d’attractivité et de compétitivité du territoire en s’appuyant sur ses dynamiques réelles et l’engagement de ses acteurs.

L’importance de la thématique posée a suscité l’intérêt d’un large public : représentants des institutions compétentes, professionnels, enseignants-chercheurs et doctorants de plusieurs universités. Les travaux présentés, ont montré que  l’attractivité territoriale est un champ multidimensionnel se trouvant à « l’intersection » de la notion de compétitivité et celle de marketing territorial, lequel joue un rôle primordial dans le développement des territoires en accompagnant les facteurs de l’attractivité. Le marketing territorial améliore la qualité et la compétitivité de la ville dans son environnement concurrentiel et dans son processus de métropolisation. Par ailleurs, les interventions ont affirmé qu’un territoire attractif est synonyme d’infrastructures et de réseaux sophistiqués, de recherche et d’innovation, de cadre de vie de qualité, de services aux entreprises, d’une base économique spécialisée, et d’une bonne gouvernance.

Dans ce numéro spécial, les contributions présentées apportent un éclairage sur la thématique proposée et les axes y afférents. A une échelle globale voire nationale, le travail de KHELLADI propose un essai d’analyse de l’attractivité de l’Algérie aux Investissements Directs Etrangers (IDE) par l’analyse de leur cadre réglementaire et institutionnel et l’évaluation des principaux avantages et atouts du pays, que ce soit au niveau national ou sectoriel. À un niveau local, la contribution de BOUALLEG-AZOUI met en avant les méthodes d’évaluation de l’attractivité urbaine en tant que notion subjective et multifacette. L’auteure propose, en conséquence, des outils au service des pouvoirs publics qui résident dans un tableau de bord composé de critères et d’indicateurs permettant d’élaborer une sorte de « benchmarking » entre plusieurs sites urbains potentiellement aptes à devenir des pôles d’attraction. Aussi, et dans cet ordre d’idées,  la proposition de MEGHNOUS-DRIS, s’attache à analyser les impacts du développement du pôle de compétitivité en matière d’offres commerciales et culturelles associé au processus de recherche technologique induit sur la structuration et l’aménagement du territoire constantinois.  L’analyse montre que les éléments faisant l’attractivité d’une ville sont vérifiés dans le cas d’étude « nouvelle ville Ali Mendjeli », et que les outils du projet théorique de la ville nouvelle menés par les décideurs publics ont été animés par deux priorités : l’équipement de la ville en infrastructures et la promotion de l’entreprise privée.

Préserver la compétitivité des entreprises en mettant en place une vigilance stratégique pour le suivi et le contrôle des menaces directes et indirectes, est une problématique débattue par SOUIHER et REZZAZ.  L’étude se résume à la capacité de connaître le rôle de la vigilance stratégique dans le renforcement de l’avantage concurrentiel d’Air Algérie face à la concurrence des compagnies aériennes étrangères.

Il convient de rappeler que trois types d’attractivité sont explorés dans ce numéro spécial, allant de l’urbain au territorial en passant par le touristique ici présent grâce à la réflexion de   KHERBOUCHE affirmant que l’événementiel constitue une vraie opportunité pour une mise en valeur du patrimoine historique, et par là même, une occasion de renforcer son attractivité.

Le facteur déterminant de l’attractivité d’un territoire donné est l’efficacité du système de gouvernance local. Dans cette visée, le travail de KHALED et MEDOUR s’efforce de rechercher de nouvelles approches de gestion participative du territoire. Les auteurs abordent la gouvernance locale en tant que notion moderne de la pratiques ancestrale « Touiza » qui associe acteurs publics (décideurs, collectivités locales) et parties prenantes (citoyens, usagers et habitants) dans le développement d’un territoire. Dans le même contexte,  SIDI- SALAH et BOURAHL rendent compte des nouvelles réformes dans les systèmes décisionnels algériens à travers le programme CAPDEL mis en place en janvier 2017 afin d’améliorer le service public et de promouvoir la gouvernance participative.

                                                                                                                                                      Dr. Hayet MEBIROUK